AIUD
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Ecole du Boutte
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Programmeécole fondamentale comprenant une salle de sport et une salle polyvalentes, partagées avec le quartier
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SituationThier de Jace, Grâce-Hollogne
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Maître de l’ouvragecommune de Grâce-Hollogne
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Surface2072 m²
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Montant des travaux4.400.000 € HTVA
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PaysagisteAtelier Menzel
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Ingénieurs stabilitéSacha Berg
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Concept énergétiqueEcorce
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Ingénieur techniques spécialesEcorce
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SignalétiqueNN Studio
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Timeline2020/ concours non remporté
Constat
Etalement périurbain présentant une relativement faible densité, constructions hétéroclites, absence de hiérarchie et d’ordre apparent dans l’urbanisation, voilà la trame du contexte du projet. Ce territoire s’étend de manière continue de la commune de Saint-Nicolas jusque Grâce-Hollogne, en passant par Montegnée.
Le relief ouvre les perspectives vers un horizon à peine au-delà du quartier.
Le terrain dévolu au projet fait face, à l’Ouest, à l’autoroute, juste à hauteur des yeux, et à un bassin d’orage radicalement « non paysagé ».
Au Nord et au Sud les limites des jardins des maisons des 2 rues avoisinantes.
Nos premières analyses du contexte nous font poser quelques pistes de réflexion :
- Se protéger des nuisances de l’autoroute semble une évidence
- La réflexion sur les moyens de transport doit essayer de privilégier les modes doux de déplacement, vu le caractère local de l’équipement. En même temps il est nécessaire de créer des entrées sécurisées permettant la transition entre le monde « ouvert » et le monde « clos » de l’école.
- La conception des espaces extérieurs se fera en parallèle de la conception architecturale. Les espaces seront pensés dans leurs continuités. L’aménagement des espaces extérieurs doit permettre la prolongation de l’apprentissage jusque dans la cour, cette dernière permettant de relier l’école à son environnement direct, et par extension, à son quartier.
Les végétaux ne sont pas des aménagements simplement décoratifs pensés et réalisés à postériori du bâtiment. Ils font partie intégrante de la conception et permettent d’affirmer nos liens avec le monde, notre environnement naturel. Ils mettent également les enfants en contact avec la biodiversité et les cycles naturels.
- Cette école, équipement de service public de proximité, peut, peut-être, créer un point de repère dans ce paysage désordonné.
Proposition
Nous proposons vu l’absence de repères bâtis, architecturaux ou infrastructurels, de créer une architecture qui établit un lien évident, perceptible, avec le paysage dans lequel elle s’établit.
Pour ce faire nous créons deux cours ouvertes vers le paysage : les ailes de notre architecture se déploient de manière organique pour aller chercher l’orientation désirée, celles de la section des maternelles se plient de manière protectrice, et lui confèrent son identité spécifique. Les rapports d’échelle établit seront également pensés pour les jeunes enfants et renforceront cette identité.
Nous souhaitons également mettre en évidence les fonctions, les lieux, qui relient par l’usage l’école à son quartier : la salle des fêtes et de réunion, et la salle de sports. La salle de gym se positionne à l’endroit de la forte dénivellation et s’intègre dans la continuité des niveaux de toiture de l’aile principale malgré sa grande hauteur sous structure. Ainsi implantée elle acquiert une visibilité importante pour l’ensemble du quartier, visibilité qui sera renforcée par sa matérialité. Elle est identifiée à un ensemble fonctionnel avec la salle des fêtes/réunions, elle-même associée au réfectoire de la section des primaires.
Entrée et distribution
Un auvent d’entrée protège l’entrée de l’école de la pluie, et il signifie et repère l’entrée, et est un espace de socialisation. Il mène directement à l’espace d’entrée sécurisé où les espaces de la section des maternelles et de la section des primaires sont clairement identifiés.
Cet espace se prolonge avec le préau de la section des primaires.
C’est une école du futur désirable.
Nous accordons une attention particulière aux choix de matériaux et techniques constructives en regard des problématiques de durabilité environnementale.
Néanmoins cette approche est pragmatique en regard des budgets disponibles.
Nous souhaitons édifier cette architecture autant que faire se peut avec des matériaux ayant un impact positif sur la santé et l’environnement, tout en visant une durabilité et une facilité d’entretien (qui est son corolaire).
Nous proposons donc que l’entièreté des façades soient réalisées en structure bois remplissage paille finition argile intérieuret ce afin de minimiser l’énergie grise, d’obtenir un impact CO2 positif et de favoriser les cycles courts de consommation. La terre participe également naturellement à apporter de l’inertie hydrique, ce qui augmente le confort en saison froide quand le système de ventilation assèche l’air ambiant. La finition terre est également un choix plastique, esthétique.
Les menuiseries extérieures fixes seront en bois, cependant tous les ouvrants seront en profilés en aluminium à rupture thermique, qui offre une meilleure garantie de longévité et un moindre entretien. Ce choix est l’occasion d’un jeu graphique en façade.
Les façades de l’école sont en bardage bois (mélèze wallon non traité) hormis celles sur l’espace public au Nord recouvertes d’un bardage en aluminium (facilité d’entretien, moindre sensibilité aux tags). Les tôles d’alu, posées à simple recouvrement, présentent un pli en partie basse de quelques dizaines de millimètres : il a pour objectif de raidir le bord de la tôle afin d’éviter une dilatation non maîtrisée et disgracieuse du bord des tôles. Cette décision d’ordre technique introduit dans le projet un élément graphique qui participe au dessin des façades, et permet de dynamiser le volume. Ce bardage se replie sur le pignon Sud Est de la salle de gym : il reflètera les lumières ambiantes et feront du volume de la salle un repère dans l’environnement.
Confort thermique/ acoustique/ techniques
Afin de garantir le confort thermique sans technologies additionnelles, nous créons de l’inertie thermique, nécessaire pour éviter les surchauffes dans cette école fortement isolées : les planchers intermédiaires et toitures seront réalisés en hourdis de béton.
Nous conserverons les techniques apparentes dans les couloirs (dessinées et maîtrisées !) pour différentes raisons : offrir de la flexibilité vu l’évolution des technologies notamment de câblage, éviter les faux-plafonds, la détection dans ceux-ci, les trappes d’accès et l’entretien des détecteurs, ce qui représente une économie d’investissement et de maintenance.
Intervention artistique
Notre proposition relative à l’intervention artistique est celle du postulat d’une narration compréhensible par tous, dans l’esprit des interventions artistiques dans les bâtiments publics qui se sont développées jusque dans les années 50, avec par exemple les interventions picturales de Fernand Steven dans le laboratoire de chimie du Lycée Léonie de Waha à Liège.
Quelle puissance narrative peut nous apporter la fresque aujourd’hui ? Comment, dans une attitude de création participative, peut-on faire émerger un récit collectif, et en faire une composante culturelle de l’identité de l’école ?