AIUD

Il s’agit de réinstaller les possibilités d’une vie sociale, d’un vivre-ensemble, au sein des cœurs de village où les commerces de proximités et les services publics ont disparus par l’effet conjoint de la très importe diminution des travailleurs agricoles (en 1851, 51% de la population active travaille aux champs, elle n’est plus que 7% en 1961, un siècle plus tard, et elle est estimée à 2% aujourd’hui), des déplacements motorisés et de la fusion des communes.

Les objectifs exprimés dans le programme communal de développement rural sont essentiellement de réduire la place dédiée exclusivement au trafic automobile, de rendre de l’espace aux autres usagers, et ce, en améliorant la sécurité routière. Mais également de contribuer à rendre une unité d’ensemble à la rue principale du noyau historique de Bercheux.

Le périmètre d’intervention concerne la place du Sacré-Cœur, depuis le carrefour Rue de l’eau Machot-Rue de la Diligence jusqu’au carrefour rue de la Diligence-rue du Paradis. Le périmètre de réflexion, plus large que le précédent, a permis de poser un diagnostic pertinent et d’ancrer le projet dans son contexte (notamment pour éviter de déplacer les problèmes à résoudre en dehors de l’espace à aménager).

Nous avons constaté que la séquence de rue à traiter est en pente légère. De ce fait on retrouve dans le centre du village des murs de soutènement, d’hauteurs limitées, qui bordent de-ci un jardin, de-là l’ancien cimetière.

« Place » du Sacré-Cœur

Nous profitons dès lors de ce relief naturel pour créer un espace public, non accessible au trafic automobile, qui reste horizontal grâce à un muret de soutènement qui le sépare de la voirie, dans l’esprit de ce que l’on rencontre ailleurs dans le village : ceci nous permet d’offrir un espace de convivialité aux habitants ou aux promeneurs, mais aussi de créer une identité spatiale à cette « place » qui n’avait pas de forme identifiable.

Pour articuler le changement de direction de la rue, et pour offrir plus de possibilités d’usages, nous implantons une galerie couverte le long du soutènement. Elle contribue à augmenter la présence de la placette et la continuité de l’espace de la rue principale du village.

La galerie se veut fine, légère, délicate : des potences en acier suspendent une couverture en tôles profilées à petites ondes sinusoïdales vissées sous la structure pour plus de finesse visuelle.

La liaison entre la « place » du Sacré-Cœur et la rue de la diligence est supprimée.

Les deux monuments commémorant les 2 guerres mondiales sont mis en valeur par une nouvelle scénographie.

La continuité de la texture du sol et sa colorimétrie contribueront à rendre une unité d’ensemble au cœur de Bercheux: nous proposons un béton lavé (coulé en place) avec des agrégats de teintes similaires aux moellons de grès présents dans le village.

L’église

Un «parvis » est créé grâce à un motif géométrique, matérialisé par un polissage du béton.

J’ai demandé à une artiste, Godelieve Bieswal, qui travaille sur des trames, des lignes, de l’abstraction géométrique, par opposition à un motif figuratif.

L’idée que nous avons proposée est d’avoir un motif « en expansion » depuis l’entrée de l’église, qui semble avoir été rogné au fil du temps, et qui renvoie au-delà de ses limites visibles.

La continuité accidentogène entre la rue du Paradis et la rue de la Diligence est supprimée.

La diminution de la surface de la voirie au strict nécessaire permet de créer une zone humide, de rétention et d’infiltration, dans laquelle aboutissent les eaux de ruissellement de l’ensemble de nos aménagements. La zone humide est plantée d’une végétation adaptée(saule(s), iris de rivière,  ..). Ce mode de gestion des eaux de surface est à la fois pédagogique et très positif pour la biodiversité.