AIUD

Daily-Bul & Co est un centre d’art et d’archives qui accueille et valorise les archives de l’intense activité éditoriale et évènementielle du Daily-Bul, fondé par André Balthazar et Pol Bury en 1957, ainsi que différents fonds d’archives. En perpétuelle expansion, c’est également est un lieu d’exposition et une librairie.

Actuellement à l’étroit dans une maison de maître l’objectif du projet est de lui aménager de nouveaux espaces en rénovant le château Gilson à La Louvière.

Le château Gilson est une architecture néo-classique de très bonne facture ayant subi des transformations au cours du temps : l’ajout de la nouvelle cage d’escalier, la déconstruction d’une partie des murs porteurs à l’étage principalement, en 1949.  Il est accompagné d’un aménagement paysager du parc très qualitatif, notamment les terrasses en bois qui « s’enroulent » autour d’un des marronniers centenaires.

Constructivement, le respect des normes en matière de surcharges d’utilisation sur les planchers conduit à envisager leur remplacement par des planchers « en dur ».

Cette contrainte donne l’opportunité d’envisager des réglages au niveau de la hauteur des espaces.

Un autre enjeu est l’accessibilité de tous, et donc de trouver la meilleure situation pour un ascenseur. Une volonté de grande lisibilité des dispositifs de circulation, et de clarté architecturale, nous conduit à implanter l’ascenseur sur l’axe de symétrie longitudinale de la bâtisse, faisant face à l’espace qui mène à l’escalier.

Ensuite se pose la question de l’implantation de la salle d’exposition temporaire, et de sa « nature », du type d’espace qu’elle va être. Un grand espace ouvert permettra plus de possibles s’il est équipé des dispositifs techniques scénographiques adéquats.  Aussi l’espace sous toiture à versants, libéré des murs porteurs, s’y prête idéalement de ce point de vue. Sa surface correspond (presque) au souhait de Daily Bull. Et nous pourrons profiter de la nécessité de remplacer les planchers pour abaisser le niveau de celui-ci de 3 marches afin de rendre utilisable l’espace en pied de versant.

Par ailleurs la plupart des expositions nécessiteront le respect des conditions de conservations (18/20°, humidité relative 45-55%) et, il est également très qualitatif de pouvoir organiser une exposition sous lumière naturelle. Tout ceci conduit à privilégier une lumière Nord dans l’espace d’exposition.

Aussi le premier étage, avec une belle hauteur sous plafond,  présente de grands fenestrages Sud-Ouest qui devraient être extrêmement filtrés pour y envisager d’y exposer (tant du point de vue de la qualité de lumière que de la réduction des apports thermiques) Ceci confirme encore l’implantation de l’espace d’exposition temporaire au second étage.

Nous libérons l’espace sous toiture de ses poteaux en créant une charpente métallique remplie de panneaux de bois de forte épaisseur (CLT). La voûte filante existante n’est pas suffisamment isolante et génère aussi des apports thermiques très importants pénalisant le contrôle climatique et la sobriété énergétique. Aussi nous la remplaçons par un dispositif de prise de lumière septentrionale. Celui-ci prend place sur l’anneau elliptique comprimé au centre de la charpente en acier. La forme obtenue, recouverte d’aluminium poli(clin d’œil à Pol Bury), participera à la nouvelle identité du lieu. La lumière naturelle peut être occultée si une

scénographie d’exposition particulière le requiert. Une simple toile occultante, tendue sur l’anneau elliptique, remplira cette fonction. Trois « anneaux » de rails scénographiques (un rail électrifié pour l’éclairage combiné à un rail de suspension) complète le dispositif.

L’accès à la salle se fera par un nouvel escalier, aux dimensions plus adaptées à la salle qu’il dessert. Enfin, pour l’acheminement des œuvres pondéreuses trop encombrantes, ou lourdes, pour l’ascenseur, nous proposons de créer une plateforme en acier sur la toiture de la cage d’escalier, afin de pouvoir les y déposer avec un engin de levage

Au premier étage nous pourrons situer la salle dictatique/de réunion, le centre de documentation/bibliothèque, attenant au bureau de l’archiviste, et également le bureau paysager de 4 postes de travail.

Les caves sont réaménagées pour accueillir les sanitaires (équipés de tablettes incluant une table à langer), les réserves, ainsi qu’un espace pour des lockers et pour garer 2 bacs4 sur roulettes de rangements de sacs pour les groupes scolaires.

Intentions architecturale et scénographique pour le rez de chaussée.

En ce qui concerne son atmosphère architecturale, dans la pièce d’entrée les boiseries des murs seront conservées et le plafond mouluré reconstitué à l’identique. Nous proposons de rouvrir les baies à arcades de la façade Sud-Ouest jusqu’au sol. Afin d’offrir plus de transparence vers le parc depuis l’entrée nous ouvrons l’arcade centrale intérieure.

L’entrée via l’arcade centrale crée une partition d’espaces peu utilisables. Aussi nous rentrerons par une arcade latérale. Une circulation claire se dessine jusqu’à l’accès à la terrasse, l’espace n’est plus partitionné et gagne en générosité.

Matérialité/matériaux

La combinaison acier/bois issue du mode constructif de la nouvelle toiture à versants deviendra la thématique de nos interventions en terme de matérialité nouvel escalier, cloison de séparation couloir du premier étage, mobiliers divers (bibliothèque, shop, cuisine…)